Non, l’entreprise virtuelle n’est pas (forcément) une entreprise online

Entreprendre

En parlant de stratégie organisationnelle, une entreprise peut avoir un mode de fonctionnement complètement différent d’une entreprise à une autre : Une forme particulièrement avancée de structure d’entreprise est l’entreprise virtuelle.

Quelques exemples de l’entreprise virtuelle.

Commençons par quelques exemples d’entreprises virtuelles, cela aidera à en comprendre le concept.

Benetton est une entreprise réseau. Benetton corporate se charge du design, de la gestion de la marque : Tous les autres aspects sont le fait d’entreprises intégrées dans le réseau Benetton mais juridiquement indépendantes.

La commercialisation est gérée par un réseau de franchisés et de distributeurs (les corners dans les grands magasins). Benetton a été crée en 1965 et ne génère sa croissance commerciale que sur un modèle de franchise, cela lui permet de ne pas supporter les coûts fixes associés à la gestion des boutiques (coûts des emplacements, frais de personnel…) et d’avoir un maximum de protection en cas de mauvaise implémentation ou d’un problème de trafic consommateur en magasin.

Ainsi en 1999, pas moins de 10 000 entreprises travaillaient pour Benetton et même si l’entreprise a été composée de 6000 employés, elles en faisaient vivre indirectement …. 60 000.

Nike est une entreprise réseau : elle se charge de la marque, du design et de la gestion des gammes de produits mais ne s’occupe ni de la fabrication ni de la vente aux consommateurs de ses produits.

Vous l’aurez compris, l’entreprise virtuelle repose sur un modèle à la fois très fortement externalisé mais paradoxalement très intégré.

Une entreprise en réseau n’est pas un réseau d’entreprises

Une entreprise virtuelle se distingue d’un réseau d’entreprise sur son mode d’intégration de ses partenaires.

Ce n’est pas parce qu’une entreprise travaille avec d’autres entreprises prestataires qu’elle doit être forcément considérée comme une entreprise réseau. L’entreprise réseau à un système d’intégration particulièrement fort avec les entreprises qui constituent son réseau.

Il peut dans certains cas s’agir d’une réelle dépendance économique entre les partenaires, même si celles-ci présentent des bilans et des comptes de résultats complètement distincts. Ainsi, plus de 90% des fournisseurs de Benetton ne travaillent que pour Benetton. L’intégration avec la marque et l’entreprise « mère » est maximale.

Les facteurs clés de succès d’une entreprise virtuelle

La marque

Une entreprise réseau pour réussir doit d’abord posséder une marque particulièrement forte. Prenons un exemple pour illustrer cela. Une entreprise réseau comme Nike doit avoir une réelle valeur sur le marché pour éviter tout simplement de se faire concurrencer par un de ses fournisseurs. Il y a fort à parier qu’un producteur de chaussures, s’il fait dissidence et qu’il se décide à produire les mêmes chaussures mais sous sa propre marque, donc sans le logo de la marque apposé, risquera de ne pas trouver le succès commercial escompté.

La marque agit comme une réassurance auprès des consommateurs et garantit une main mise sur l’entreprise « mère ».

Les instructions nécessaires à la fabrication des produits sont fournies par Benetton à ses fournisseurs, de même qu’ils reçoivent de la part d’autres fournisseurs la matière première nécessaire à l’élaboration des produits.

Un système d’information très intégré

Certaines entreprises réseau ne se contentent pas de passer des commandes mais ont développé au fil du temps tout un réseau logistique pointu et hyper sophistiqué permettant à tous les acteurs de la chaîne (de la production à la commercialisation) de pouvoir partager les informations clés.

Les distributeurs comme les vendeurs sont dépendants en quelques sortes de ce système qui lie les acteurs entre eux et qui permet d’optimiser au mieux la chaîne de valeur interne liée au cycle de vie du produit.

Une intégration culturelle forte

Il faut que les partenaires de l’entreprise virtuelle puissent partager la même culture que l’entreprise « mère ». Cela passe par exemple chez Benetton par une forte implication des cadres de la société chez ses partenaires. L’identité de l’entreprise « mère » doit être particulièrement forte et doit passer chez les entreprises satellites.

 

La virtualisation de l’entreprise permet une plus grande souplesse dans le contrôle de l’activité, de s’adapter beaucoup plus facilement et permet d’offrir une rentabilité supérieure à celle que l’on peut observer dans les autres modèles organisationnels plus classiques.

Les coûts fixes deviennent des coûts variables et les coûts indirects des coûts directs, offrant de fait une plus grande facilité dans le pilotage pour les dirigeants. La logique de l’entreprise virtuelle reflète plus une logique financière qu’un réel projet industriel avec une surprime de pression pour les salariés des entreprises dépendantes.

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