Logiciels français : vers l’eldorado américain ?

Logiciel

Les éditeurs français de  logiciels connaissent une belle croissance. En France. Mais pas seulement : les Etats-Unis et le Royaume-Uni sont deux pays où la french touch s’exportent très bien depuis plusieurs années.

D’après l’étude Truffle 100 (le top 100 des éditeurs français de logiciels) de 2014, on apprend que les éditeurs français s’implantent massivement dans les pays anglo-saxons, ce qui peut paraître surprenant étant donné que ces sont des pays qui sont réputés être bien équipés technologiquement et matures et donc difficiles à aborder.

Impossible n’est pas français pourtant : 31% des éditeurs français sont en effet implantés en Grande Royaume-Uni, et 23% ont des intérêts directs aux Etats-Unis.

A titre de comparaison, la Chine et le Maroc n’attirent « que » 10% des éditeurs français de logiciels.

La présence des entreprises françaises outre manche et outre atlantique va très certainement se poursuivre au cours des prochaines années vu la croissance du secteur et car près de la moitié des entreprises du Truffle 100 déclarent leur volonté de se développer à l’international pour les prochaines années. C’est une donnée encourageante pour l’ensemble des acteurs du secteur des logiciels et pour la compétitivité de la France.

Le Royaume-Uni, porte d’entrée vers les Etats-Unis

Le choix de conquérir le marché britannique est assez compréhensible du fait des opportunités que celui offre (nous rappelons au passage que le Royaume-Uni a connu une croissance de 2,6% de son PIB en 2014, ce qui est une exception au sein des grands pays occidentaux) et de proximité géographique.

Le Royaume-Uni est plébiscité également par nos éditeurs car il leur permet de « tester » une grande économie anglo-saxonne avant de s’envoler outre atlantique, comme le dit Bernard-Louis Roques, directeur général de Truffle Capital : « La place du Royaume-Uni s’explique par la proximité géographique, c’est le premier réflexe quand on va à l’étranger. Et les éditeurs de logiciels voient le pays comme une porte d’entrée vers les États-Unis ».

Une internationalisation encore difficile

Les atouts des entreprises françaises sont nombreux, mais encore beaucoup d’entreprises ont une vision limitée du marché, ce qui freine leur croissance.

La croissance à l’international des éditeurs français est une opportunité de développement pour tout le secteur, et il est dommage que seule une entreprise sur 3 parmi le top 100 ait des parts de marché au Royaume-Uni. Parmi les entreprises ayant des activités internationales, le chiffre d’affaires réalisé hors du territoire français atteint généralement entre 20 et 60%.

Les entreprises françaises se limitant au marché interne  passent donc à côté d’un sérieux manque à gagner.

Pour quelles raisons les éditeurs de logiciels ne s’exportent pas ? Le marché des logiciels est très concentré, toutes les entreprises du top 100 n’ont donc pas les capacités et les moyens de s’implanter à l’étranger. Beaucoup de ces entreprises ont du mal à franchir la taille critique qui leur permettrait de s’agrandir de manière significative et pouvoir conquérir de nouveaux marchés.

De plus, comme le souligne Olivier Ezratty, conseiller en Stratégie de l’Innovation, les éditeurs français ont encore des faiblesses ou voire des manques au niveau des ressources humaines qui les constituent :  » La France est une industrie bipolaire, forte d’une grande expérience technique, mais à contrario manquant cruellement de compétences marketing et commerciales pour exprimer le plein potentiel du secteur de création logicielle. »

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