Vous avez choisi le statut d’auto-entrepreneur pour sa simplicité administrative, mais savez-vous exactement quelles obligations vous devez respecter ? Entre l’immatriculation obligatoire, les déclarations périodiques et la facturation réglementaire, le régime micro-entrepreneur impose des règles précises. Nous détaillons les démarches d’immatriculation, vos obligations fiscales quotidiennes et les sanctions encourues en cas de manquement.
Ce qu'il faut retenir :
| 📝 Déclarations | Vous devez déclarer votre début d'activité dans les 30 jours, obtenir votre SIRET en 8-15 jours et respecter les formalités selon votre activité, notamment l'inscription à la CMA ou l'obtention d'autorisations spécifiques. |
| 💰 Obligations fiscales | Vous déclarez votre chiffre d'affaires mensuellement ou trimestriellement, payez des cotisations sociales (12,8% à 22%), et pouvez opter pour le versement libératoire de l'impôt sur le revenu si vous le souhaitez. |
| 🧾 Facturation | Vos factures doivent comporter des mentions légales obligatoires, être conservées 2 à 10 ans, et inclure le numéro SIRET. La facturation électronique deviendra obligatoire en 2026. |
| 🛡️ Assurance et protection | Souscrivez une responsabilité civile professionnelle, notamment pour l'artisanat ou les activités réglementées, et bénéficiez d'une protection sociale via le régime des indépendants. |
| 🔢 Numéro SIRET | Le SIRET, obtenu après immatriculation, doit apparaître sur toutes vos factures et documents commerciaux pour attester de la légalité de votre activité. |
| ⚖️ Formalités spécifiques | Les artisans doivent s’inscrire à la CMA, obtenir des qualifications si nécessaire, et certaines activités réglementées nécessitent des agréments ou autorisations spécifiques. |
📝 Les démarches indispensables pour immatriculer son auto-entreprise
La création d’une auto-entreprise nécessite de respecter plusieurs étapes obligatoires pour obtenir un statut légal et débuter son activité. Ces démarches administratives permettent au micro-entrepreneur d’exercer en toute conformité et de bénéficier du régime fiscal et social simplifié. Depuis 2014, toute activité d’auto-entrepreneur implique une immatriculation auprès des organismes compétents.
Le processus d’immatriculation dépend du type d’activité exercée. Les activités commerciales relèvent du Registre du Commerce et des Sociétés (RCS), tandis que les activités artisanales sont inscrites au Répertoire des Métiers (RM). Les professions libérales suivent des procédures spécifiques selon leur réglementation professionnelle.
Déclaration de début d’activité et choix du régime
Le formulaire P0 micro-entrepreneur constitue le document fondamental pour déclarer le début d’activité. Cette déclaration doit être effectuée dans les 30 jours maximum suivant le commencement effectif de l’activité. Le micro-entrepreneur peut remplir ce formulaire en ligne via le portail guichet-entreprises.gouv.fr ou l’envoyer par courrier au Centre de Formalités des Entreprises compétent.
La déclaration impose de choisir entre plusieurs options fiscales. Le régime micro-fiscal permet de bénéficier automatiquement de la franchise en base de TVA jusqu’aux seuils de 176 200 € pour les activités commerciales et 72 600 € pour les prestations de services. L’option pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu offre la possibilité de payer l’impôt en même temps que les cotisations sociales.
Le régime micro-social simplifié s’applique automatiquement et permet de calculer les cotisations sociales directement sur le chiffre d’affaires déclaré. Cette simplification administrative évite la gestion complexe des charges sociales des autres régimes d’entreprise. D’ailleurs, certaines obligations évoluent, comme la mise en place progressive de la facturation électronique obligatoire, qui concerne de plus en plus de professionnels, y compris les micro-entrepreneurs.
Inscription au répertoire SIRENE et obtention du SIRET
L’INSEE attribue automatiquement le numéro SIREN (9 chiffres) qui identifie l’entreprise et le numéro SIRET (14 chiffres) qui précise l’établissement. Ces numéros sont générés suite à la transmission du formulaire P0 aux organismes compétents. Le délai d’obtention varie généralement entre 8 et 15 jours ouvrés.
L’extrait K (pour les activités commerciales) ou l’avis de situation SIRENE confirment l’immatriculation officielle de l’auto-entreprise. Ces documents attestent de l’existence légale de l’activité et permettent d’ouvrir un compte bancaire professionnel et de facturer les clients.
Le numéro SIRET doit apparaître obligatoirement sur toutes les factures, devis et documents commerciaux. Cette mention permet aux clients et partenaires de vérifier la légalité de l’activité et constitue une obligation légale stricte.
Formalités spécifiques selon le type d’activité
Les activités artisanales nécessitent une inscription complémentaire à la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA) du département. Cette inscription implique parfois des formations obligatoires ou des qualifications professionnelles selon le métier exercé. Les artisans du bâtiment doivent notamment justifier d’une qualification professionnelle ou d’une expérience minimale de 3 ans.
Certaines activités réglementées exigent des autorisations spécifiques avant l’immatriculation. Les professions de transport, de formation, de santé ou de sécurité nécessitent des agréments particuliers délivrés par les autorités compétentes. Les agents commerciaux doivent fournir un contrat d’agent commercial pour valider leur immatriculation.
- Déclaration P0 dans les 30 jours maximum
- Obtention SIREN/SIRET par l’INSEE – délai 8 à 15 jours
- Inscription CMA pour les artisans
- Autorisations spécifiques selon l’activité
- Attestation d’assurance responsabilité civile professionnelle
🧾 Vos obligations fiscales et sociales au quotidien
Quelles sont les obligations fiscales d’un auto-entrepreneur ? Le régime de la micro-entreprise soumet l’auto-entrepreneur à des obligations allégées mais précises. Il doit déclarer son chiffre d’affaires selon une périodicité choisie (mensuelle ou trimestrielle) et s’acquitter des cotisations sociales correspondantes. Le taux de cotisations varie selon l’activité : 12,8 % pour les activités commerciales, 22 % pour les prestations de services et 22,2 % pour les professions libérales.
Le micro-entrepreneur bénéficie d’un système déclaratif simplifié via le portail autoentrepreneur.urssaf.fr. Cette plateforme dédiée centralise toutes les démarches fiscales et sociales obligatoires. En cas de chiffre d’affaires nul, la déclaration reste obligatoire avec la mention “néant”.
Déclaration et paiement des cotisations et contributions
La déclaration de chiffre d’affaires s’effectue sur le portail officiel de l’URSSAF selon la périodicité choisie. Cette déclaration doit être remplie même en l’absence de recettes pour maintenir le statut actif. Les dates limites sont fixes : le dernier jour du mois pour les déclarations mensuelles, et les 30 avril, 31 juillet, 31 octobre et 31 janvier pour les déclarations trimestrielles.
L’option pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu permet de régler l’impôt en même temps que les cotisations sociales. Ce choix doit être effectué au plus tard le 30 septembre pour une application l’année suivante. Les taux libératoires s’ajoutent aux cotisations sociales : 1 % pour les activités commerciales, 1,7 % pour les prestations de services et 2,2 % pour les professions libérales.
La Contribution à la Formation Professionnelle (CFP) et la Contribution Foncière des Entreprises (CFE) constituent des contributions additionnelles calculées sur le chiffre d’affaires. La CFP représente 0,1 % pour les commerçants, 0,2 % pour les artisans et 0,2 % pour les professions libérales.
Tenue de la facturation et obligations comptables
Chaque facture émise doit contenir des mentions légales obligatoires : identité complète avec adresse, numéro SIRET, référence au registre d’immatriculation (RCS ou RM), description détaillée des prestations ou produits, montant hors taxe, mention “TVA non applicable – article 293 B du CGI” et numéro de facture unique. L’absence de ces mentions expose le micro-entrepreneur à des sanctions administratives.
L’auto-entrepreneur doit conserver ses factures pendant une durée légale de deux à dix ans selon la nature du document, conformément aux obligations légales de conservation des factures. Cette conservation concerne également le livre de recettes qui recense chronologiquement tous les encaissements avec les modalités de paiement et les références clients.
Le registre des achats devient obligatoire pour les activités de vente de marchandises, fournitures et prestations d’hébergement. Ce document doit répertorier tous les achats professionnels avec les dates, montants et fournisseurs. Un logiciel de facturation adapté facilite grandement la tenue de ces obligations.
- Facturation avec mentions légales complètes
- Conservation des documents pendant 2 à 10 ans
- Tenue du livre de recettes
- Registre des achats si applicable
- Numérotation chronologique des factures
Assurance professionnelle et protection sociale
La souscription d’une assurance responsabilité civile professionnelle devient obligatoire pour certaines activités réglementées. Cette assurance couvre les dommages causés aux tiers dans le cadre de l’activité professionnelle. Les activités artisanales du bâtiment nécessitent en plus une assurance décennale pour les dommages survenant dans les 10 ans suivant la livraison des travaux.
Le régime social des indépendants assure la protection sociale du micro-entrepreneur. Les cotisations versées ouvrent des droits à l’assurance maladie-maternité, aux allocations familiales et à la retraite de base et complémentaire. Les droits acquis dépendent directement des revenus déclarés et des cotisations payées.
| Type de déclaration | Périodicité | Interlocuteur | Taux cotisations |
|---|---|---|---|
| Chiffre d’affaires | Mensuelle/Trimestrielle | URSSAF | 12,8% à 22,2% |
| Impôt sur le revenu | Annuelle | DGFiP | 1% à 2,2% (si option) |
| CFE | Annuelle | Service des impôts | Montant forfaitaire |
| CFP | Avec cotisations | URSSAF | 0,1% à 0,2% |
Bon à savoir : à partir de 2026, la facturation électronique deviendra progressivement obligatoire pour tous les professionnels, y compris les auto-entrepreneurs. Nous vous recommandons donc d’anticiper cette évolution et d’adopter dès maintenant les bonnes pratiques de facturation.
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